dimanche 14 février 2016

Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ Quand la vie nous échappe



Oui, quand la vie vous échappe pour un temps, comment réagir?
Comment se sent-on? Comment les autres le vivent-ils face à nous? Et comment le vit-on face aux autres? Beaucoup de questions, beaucoup d'émotions.

J'ai vécu 3 expériences où la vie m'a échappé, où je me sentais partir, sans nécessairement voir le grand corridor blanc par contre. Mais je me sentais partir malgré tout. Plus aucune énergie, ma vie entre les mains des médecins, questions d'heures, questions de peur. Quand on se voit, dans son lit d'hôpital, sans ressource, sans capacité autre que d'espérer être sauvé, la mort nous fait peur. On voit les gens autour de nous, qui nous aiment et qui sont impuissants et essaient de ne pas me démontrer leur peur à eux, mais on la ressent. Voir dans leurs yeux la panique, le découragement à ne pouvoir rien faire pour nous soulager.

Les 3 fois, je me suis abandonnée aux médecins, n'ayant aucune énergie pour m'aider à survivre, étant tellement droguée par les médicaments et calmants que je ne ressentais presque plus rien, même pas mes émotions. Je lâchais prise totalement. Les gens te parlent de choses et autres pour changer l'atmosphère, pour cacher leur peine, mais tu ne les entends pas, tu ne fais que les écouter, écouter des mots qui ne veulent plus rien dire pour toi. Tu ne fais que laisser aller, laisser ton corps se reposer et ton esprit, trop épuisé, s'éteindre sous les sédatifs. Tu te bats, sans le savoir vraiment, pour survivre en ne voulant que dormir, car ton corps en a besoin.

La dernière expérience a été la pire, car j'étais tellement sous calmant pour la douleur que je faisais de terribles cauchemars. La mort venait me chercher par mon père, mais de façon cruelle alors je me réveillais en pleurs. Je voyais le long corridor blanc et j'arrivais à la lumière et ça me semblait tellement réel que je me réveillais en panique et à bout de souffle, comme si j'avais couru des kilomètres pour revenir.

Je voyais les gens autour de moi, mais je ne pouvais plus leur parler, la mort me retenait et j'essayais de leur toucher, mais un couperet du diable me menaçait. Vous dire les cauchemars que j'ai faits... Alors j'avais peur de dormir, je combattais le sommeil, mais les sédatifs m'y forçaient.

Lentement, on reprend de l'énergie, on revient à la vie et l'on essaie d'encourager les gens autour de soi quand nous-mêmes, on est encore à plat. Vous expliquer tous les états que l'on traverse serait très long, mais ce que je peux vous dire par contre, c'est que même après un très dur événement, une fois arrivé à la maison et hors de danger, la vie vous échappe encore...

Il en faut des gens autour de soi, toujours, pour nous encourager, pour nous soutenir. Pour nous démontrer que la vie peut être belle malgré tout. Pour nous sourire quand on a juste envie de pleurer. Pour nous faire parler, car on en a gros sur le coeur. Pour nous écouter, sans nous juger. Les gens autour de nous vivent l’événement en direct, quand ça arrive, mais nous, qui nous battons pour la vie, le vivons que plus tard, étant trop sous sédatifs sur le moment.

Donc même après des mois, l’événement nous trouble encore, car notre éveil se fait lentement et les étapes sont longues à cicatriser. On essaie de reprendre sa vie en main, on reprend notre quotidien peu à peu, des énergies aussi et les gens autour de nous sont déjà passés à autre chose, mais si vous saviez comment, pour la personne touchée, le temps est long à revenir à la normale. Notre corps veut, mais notre tête se bat encore avec ce qui est arrivé. Que ce soit suite à un accident, à une maladie ou un traumatisme...la personne touchée reste touchée longtemps.

On connaît tous le ''lâcher-prise'' et les gens nous le conseillent et nous disent cette phrase en espérant parfois que nous décrocherons de l’événement passé et arrêtions d'en parler ou de nous en faire. Mais pour la personne touchée, ça ne démontre que l'on doit arrêter d'en parler, car les gens ne veulent plus en entendre parler... c'est un peu comme ça qu'on se sent, je peux vous en assurer. Donc, la vie nous échappe encore, même après plusieurs mois. On se sent encore entre la vie et la mort, psychologiquement parlant.

Mais quand nous parvenons à nous trouver un point d'attache, un point d'intérêt si fort qu'il nous ramène à la vie, alors là, il y a espoir en nous. La lumière se refait graduellement, elle s'installe au début comme une petite chandelle qui veille et au fil du temps et de patience, elle grandit et nous réchauffe de plus en plus. Mais ce n'est qu'avec le temps qu'on y arrive et avec notre force intérieure qui se régénère peu à peu.

Qu'importe ce que les gens en pensent autour de nous, qu'importe ce que les autres voudraient pour nous, qu'importe les conseils parfois malhabiles... Le temps fera en sorte que la lumière se refasse à l'intérieur...petit à petit...

Quand la vie nous échappe....Il faut laisser le temps au temps!!!




samedi 13 février 2016

Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ Il y a 6 ans...Août 2010


Suite de mon histoire. Remise sur pied du système en entier car l'allergie a affecté ma

bouche, ma gorge, mon système digestif etc...Donc, graduellement, on me remet à la

nourriture solide, on contrôle tout mon intérieur et je suis suivi par ma chirurgienne

vasculaire et ma docteure en médecine interne. Je dis toujours que ce sont mes deux anges

car elles m'ont vraiment sauvé la vie. Je leur en serai toujours reconnaissante.


On me donne mon congé le 6 août mais je dois encore me rendre à l'hôpital, 3 fois semaine,

pour une journée entière afin de recevoir un médicament qui aidera à refaire un peu de

circulation dans mon bras et surtout mes doigts. Le 31 août, le chirurgien plastique me

rencontre et il m'annonce que dès le lendemain matin, il m'ampute le bout du majeur et de

l'annulaire. Il sauvera mon pouce mais doit par contre enlevé une bonne épaisseur de

peau. Je panique un peu et quand Marc est venu me chercher en fin de journée, je lui

annonce la nouvelle, le jour de sa fête en plus. Donc, premier septembre, je me rend à

l'hôpital à nouveau, en chirurgie d'un jour en plus et je me fais amputé. Douleur, douleur et

encore douleur pendant des jours. Le pire a été d'aller me faire enlevé le pansement 7 jours

plus tard car ils mettent du peroxyde pour décoller le sang, surtout que j'avais

recommencé à prendre du Coumadin. J'ai tellement pleuré et eu des faiblesses. Je n'ai pu

regardé mes doigts dans le bureau. Je l'ai fait seulement chez-moi, après un repos et ouffff

le choc. J'étais seule dans mon lit et j'ai pleuré.


Suite à tout ça, ma circulation ne se fait que très lentement, si bien que je suis encore sous

médication, 6 ans après sinon, je ne ressens plus ma main. Et j'ai dû subir 3 autres

opérations au majeur car j'avais des repousses d'ongle et la dernière, ils m'ont raccourci

encore le doigt pour être certain que ça ne repousserait plus. J'ai eu aussi une autre

opération à l'annulaire car là, c'est l'os qui poussait. Au total, 10 opérations en 1 an et

demi.


Je me raconte aujourd'hui et je revis tout ça, 6 ans après car une épreuve comme celle-là

ne se règle pas facilement dans sa tête et son corps. Surtout quand je suis et serai toujours

médicamenté. Car depuis, ils m'ont diagnostiqué une deuxième maladie de sang qui me

force à prendre des comprimés de chimio à vie et un suivi régulier avec mon hémato.


Donc, les douleurs, je connais. À suivre...


Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ Il y a 6 ans...Juillet 2010

Il y a 6 ans...

Je vous raconte une partie de mon bagage de vie qui selon moi, démontre clairement que 

j'ai dû être très résiliente pour passer au travers. Ce passage de vie a été une des pires 

périodes que j'ai traversé et encore aujourd'hui, il en reste des séquelles mais j'ai appris à 

vivre avec et j'apprécie à nouveau la vie à 100%. Laissez-moi vous raconter...


Pour comprendre la suite, je dois vous dire que j'avais une première maladie de sang qui 

m'obligeait à prendre du Coumadin, pour éclaircir mon sang. Juin 2010, on veut me 

passer une biopsie mais pour cela, on doit couper mon Coumadin et on me fait voir mon 

hématologue. Elle donne le ok mais pour remplacer, je dois me piquer sur le ventre, tous

les 
jours, avec du Fragmin. Pour faire une histoire courte, je m'exécute et le jour de ma 

biopsie, je file mal, croyant à une gastro, c'est le 7 juillet. Le lendemain, je me réveille à 

5hrs du matin et j'ai une douleur intolérable au bras droit. Je sais, par expérience, ayant

vécu la même chose en 2004 au pied droit, que je n'ai plus de circulation du tout dans le 

bras. Je réveille mon chum et je lui dis que je suis en train de perdre mon bras et je crie, je 

pleure de douleur.


8 juillet, première opération pour débloquer mes vaisseaux, j'ai une phlébite majeure. Des

centaines de petits caillots de sang bloque ma circulation, du coude au bout des doigts. 

L'opération réussie...enfin pour quelques jours. On a arrêté les injections de Fragmin et on

me donne, par intraveineuse, de l'Héparine, dans la même famille.


12 juillet, la douleur intense recommence, ça bloque encore. On me ramène au bloc 

opératoire...3 fois en 26 heures. À mesure que la chirurgienne vasculaire opérait à 

l'intérieur du coude, ça bloquait à nouveau. Elle étudiait mon cas avec la docteure en 

médecine interne et des collègues car elle ne comprenait pas pourquoi ça bloquait encore et

encore.


13 juillet, elle vient me voir, Marc étant à mes côtés et me dit qu'elle doit réopéré. Je ne veux

plus car je suis tellement à bout de force, d'énergie et de vie. Je suis au soins intensif depuis

2 jours et après 4 opérations, je n'en peux plus. Mais elle nous dit qu'elle a peut-être trouvé

la cause des blocages...une allergie au Fragmin et à l'Héparine, une situation qu'elle n'a

jamais connue personnellement étant trop rare. Elle essai un autre médicament pour

éclaircir mon sang mais malheureusement, elle doit faire un essai d'opération au poignet 

cette fois, pour essayer de sauver la main et si cette opération et son diagnostique 

d'allergie ne fonctionne pas, elle doit amputé le bras. Moi et Marc, on pleure de désespoir 

et elle pleure avec nous, me voyant si désemparé. Mais on a plus le choix. Je suis tellement 

drogué de toute sorte d'anti-douleur que je n'ai pas la force de bien réfléchir, sauf que j'ai 

mal...


Donc, on m'opère une dernière fois au bras. Je me souviens encore de l'ambiance qui 

régnait dans la salle d'opération. Les infirmières, anesthésistes, le personnel présent ont 

tous été très attentionnés à mon égard car on savait que si l'opération échouait, on 

amputait sur place jusqu'au coude. Les larmes n'arrêtaient pas car je me souvenais 

tellement avoir vécu cela en 2004 quand on ne savait pas si on amputait le pied...


Je me réveille suite à l'opération et wowwww je remarque que mon bras est toujours là et 

pour la première fois, depuis les 5 opérations, je me sens mieux, plus éveillé, moins en 

douleur etc...je me dis donc que c'est bon signe. On m'explique que tout a bien été, que la 

chirurgienne a fait tout son possible pour me sauver le bras et les doigts, qu'elle a fait des 

miracles. Je la remercie encore aujourd'hui car elle a eu la présence d'esprit de penser à 

l'allergie, ce qui m'a sauvé la vie. Car même si elle m'amputait le bras, si l'allergie n'avait 

pas été diagnostiquée, le blocage des vaisseaux sanguins auraient continué et qui sait ce 

qui aurait pu se passer...


Elle a donc sauvé mon bras mais malheureusement, pas deux bouts de doigts. Je vous

raconterai la suite prochainement....


Voici un petit montage photo de ma situation, mes doigts...que j'ai fait il y a quelques 

années.


Vous comprenez pourquoi je peux aujourd'hui comprendre la souffrance des gens? Avec la

 suite de mon histoire, vous comprendrez encore mieux l'état dans lequel j'étais...Donc, à

 suivre.…


vendredi 12 février 2016

Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ Il y a 6 ans...2010



Il y a 6 ans....

2010 a été une année de gros changements, de prises de décisions mais 
aussi, une année de douleurs, de deuils....la pire année de ma vie.

Je vous raconterai, au cours des prochains jours, ce qu'a été 2010 pour moi. 
Non pas pour me plaindre, non pas pour revenir sur des événements 
malheureux et ressasser le passé mais bien pour expliquer pourquoi 
aujourd'hui, j'ai un bagage à partager pour motiver, pour comprendre les 
souffrances des gens.

Je ne veux pas être la ''sauveuse'' de personne. Je ne veux pas faire de 
consultation privée, de grandes conférences etc...
Ce que je veux avec ces partages? 
Simplement démontrer que la vie peut être belle...envers et contre
tout...si on le veut vraiment, avec de la résilience, de la persévérance, de 
l'amour et une petite flamme en soi, si petite soit-elle.

Éventuellement, je veux donner des ateliers, des rencontres de groupe plus
restreint où chaque personne aura son bout de chemin à faire, en partageant
des techniques.

Je sais déjà le titre de ces ateliers...JE VEUX...ça dit tout

Donc, pour en venir à tout ça, je dois d'abord expliquer qui je suis et surtout,
qui je deviens, de jour en jour…